Situé à l’extrême sud-est de Madagascar, dans la région d’Anôsy, le Parc National d’Andohahela est l’un des sites naturels les plus remarquables de l’île. Il constitue un carrefour écologique d’une diversité exceptionnelle où se rencontrent trois grands types d’écosystèmes : la forêt tropicale humide de la chaîne de l’Anosyenne, la forêt sèche transitionnelle et le bush xérophile épineux typique du sud malgache. Cette mosaïque de paysages crée un contraste saisissant et rare, faisant d’Andohahela l’un des rares parcs du pays à offrir une telle variété d’environnements sur une surface relativement restreinte.

Avec ses sommets abrupts, ses canyons, ses forêts luxuriantes, ses palmeraies endémiques et ses steppes arides brûlées par le soleil, Andohahela est un refuge pour une biodiversité exceptionnelle. Loin des circuits touristiques traditionnels, ce parc presque secret est une destination incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir un visage authentique, sauvage et encore préservé du sud malgache.

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1. Histoire et importance écologique

Le Parc National d’Andohahela a été créé en 1939, ce qui en fait l’un des premiers parcs protégés de Madagascar. Depuis 2007, il est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO au sein des forêts humides de l’Atsinanana, en raison de son rôle crucial dans la conservation d’espèces endémiques et dans la régulation climatique régionale.

Il s’étend sur plus de 76 000 hectares, couvrant à la fois la partie orientale humide et les plaines arides de l’ouest. Ce positionnement unique, à cheval entre deux zones climatiques radicalement différentes, explique la diversité spectaculaire qui y prospère. Les montagnes, atteignant parfois plus de 1 500 mètres d’altitude, captent l’humidité venant de l’océan Indien, créant une forêt tropicale dense. À quelques kilomètres seulement, le vent chaud et sec de l’ouest dessine un paysage quasi désertique où dominent les plantes épineuses typiques du sud.

Cette transition écologique rapide est l’un des phénomènes les plus fascinants d’Andohahela. Les scientifiques considèrent le parc comme un laboratoire naturel où il est possible d’observer l’adaptation de la faune et de la flore à des conditions extrêmes et contrastées.

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2. Trois écosystèmes majeurs

La forêt tropicale humide (Parcelle 1 – Manantantely)

Cette zone se situe sur les pentes orientales de la chaîne de montagnes. Elle est caractérisée par une végétation luxuriante, comprenant :

• des fougères géantes,

• des arbres imposants,

• des orchidées rares,

• des espèces végétales typiques des forêts pluviales.

Cette région reçoit une forte pluviométrie et abrite de nombreuses rivières et cascades. C’est la parcelle la plus facile à visiter et la plus fréquentée du parc.

La forêt dense et sèche de transition (Parcelle 2 – Andohahela)

Située au centre du parc, cette zone représente le point de rencontre entre la forêt humide et la végétation semi-aride. La flore y est particulièrement diversifiée, mélangeant palissandres, eucalyptus, pachypodiums et palmiers. Le palmier endémique Dypsis decipiens, appelé le palmier trièdre, est l’un des symboles du parc. Il ne pousse presque nulle part ailleurs dans le monde.

La forêt xérophile épineuse (Parcelle 3 – Ihazofotsy)

Dans la partie occidentale du parc, le paysage se transforme brusquement en un univers sec et épineux, dominé par :

• les didiéracées,

• les aloès,

• les euphorbes géantes,

• les arbustes aux troncs gonflés pour stocker l’eau.

Cette région est beaucoup plus chaude et sèche, avec des températures qui peuvent dépasser 40 °C pendant la saison chaude. C’est l’une des zones les plus emblématiques du sud malgache.

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3. Une biodiversité exceptionnelle

La diversité des habitats se traduit par une biodiversité foisonnante.

Mammifères

Le parc est un sanctuaire pour plusieurs espèces de lémuriens, parmi lesquelles :

• le lémur à collier noir et blanc (Varecia variegata), présent dans la forêt humide,

• le lémur catta, reconnaissable à sa queue annelée,

• le sifaka de Verreaux,

• le microcèbe brun, l’un des plus petits primates du monde.

On trouve également des mangoustes, des tenrecs et des chauves-souris endémiques.

Oiseaux

Andohahela est un site privilégié pour l’ornithologie, avec plus de 130 espèces recensées, dont :

• le coua huppé,

• le merle de Madagascar,

• le faucon de Madagascar,

• le nectariniidé à ventre olive.

La transition entre les zones humides et arides permet de rencontrer des espèces normalement séparées par des centaines de kilomètres.

Reptiles et amphibiens

Le parc abrite de nombreux reptiles typiques du sud malgache :

• caméléons panthères,

• geckos diurnes,

• serpents non venimeux,

• tortues radiées dans les zones sèches.

Les amphibiens sont plus nombreux dans la parcelle humide.

Flore

Plus de mille espèces de plantes sont enregistrées dans le parc, dont un grand nombre endémiques :

• orchidées,

• palmiers rares,

• plantes succulentes,

• arbres géants.

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4. Comment se rendre au Parc National d’Andohahela

L’accès au parc dépend de la parcelle que l’on souhaite visiter.

Point de départ principal : Fort-Dauphin (Tôlanaro)

La ville de Fort-Dauphin se trouve à environ 40 kilomètres de la parcelle 1. Elle est accessible :

• par vol intérieur depuis Antananarivo,

• par la route depuis Ambovombe (long trajet souvent difficile).

Depuis Fort-Dauphin, des pistes en bon état relatif permettent d’atteindre l’entrée Est du parc.

Accès aux différentes parcelles

Parcelle 1 – Manantantely

Très accessible depuis Fort-Dauphin, à environ 1 heure de route. Les véhicules classiques peuvent emprunter la piste en saison sèche.

Parcelle 2 – Andohahela

Située plus à l’intérieur des terres, cette zone nécessite un 4×4, surtout en saison humide. La route peut être difficile selon les conditions météorologiques.

Parcelle 3 – Ihazofotsy

L’accès est nettement plus compliqué, via des pistes peu entretenues. L’accompagnement d’un guide ou d’un chauffeur local expérimenté est fortement recommandé.

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5. Meilleure période pour visiter

Le climat varie fortement selon les zones, mais la meilleure période pour explorer le parc se situe durant la saison sèche, d’avril à novembre.

Saison sèche (avril à novembre)

• Températures plus douces.

• Sentiers accessibles.

• Moins de risques de pluies torrentielles.

• Idéal pour la randonnée et l’observation de la faune.

Saison humide (décembre à mars)

• Forte pluviométrie dans les zones humides.

• Pistes difficiles voire impraticables.

• Chaleur intense dans la parcelle 3.

• Cascades plus impressionnantes mais accès plus risqué.

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6. Les sites incontournables du parc

Les cascades de Manantantely

Situées dans la parcelle humide, ces cascades sont entourées d’une végétation luxuriante. Le chemin pour y accéder traverse une forêt dense et offre de belles occasions d’observation d’oiseaux.

La forêt d’Ihazofotsy

Un paysage typique du sud malgache, avec des plantes épineuses et une ambiance désertique unique. C’est un excellent lieu pour observer des reptiles et certains lémuriens.

La vallée de Tsitongambarika

Une zone montagneuse remarquable pour ses paysages de forêt intacte et ses nombreuses espèces endémiques.

Les palmiers trièdres

Le palmier Dypsis decipiens, rare et distingué par ses trois axes de croissance, symbolise la biodiversité du parc.

Les villages Antanosy

Le parc est entouré de villages traditionnels où l’on peut découvrir la culture Antanosy : artisanat, musique, tradition agricole et pratiques spirituelles.

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7. Activités et expériences dans le parc

Randonnée

Le parc propose plusieurs circuits adaptés à tous les niveaux. Les randonnées vont de promenades faciles dans la forêt humide à des treks plus sportifs dans les zones montagneuses.

Observation de la faune

Les lémuriens sont observables toute l’année, mais les meilleurs moments sont tôt le matin ou tard l’après-midi.

Exploration botanique

La variété florale du parc en fait un lieu privilégié pour les botanistes amateurs ou professionnels.

Découverte culturelle

Les communautés Antanosy, vivant autour du parc, perpétuent un mode de vie traditionnel. Il est possible d’organiser des visites de villages ou des rencontres avec des artisans.

Photographie

Grâce à la diversité des paysages, Andohahela est un terrain idéal pour les photographes : cascades, forêts, montagnes, zones arides, faune variée.

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8. Hébergements et services

La ville de Fort-Dauphin propose plusieurs hébergements :

• hôtels,

• auberges,

• lodges,

• écolodges.

Autour du parc, l’offre est plus limitée mais quelques campements et hébergements communautaires existent selon les parcelles.

Guides

La visite du parc exige l’accompagnement d’un guide agréé, essentiel pour :

• naviguer dans les trois zones écologiques,

• identifier les espèces animales et végétales,

• assurer la sécurité sur les sentiers.

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9. Conseils pratiques

1. Porter de bonnes chaussures de randonnée, car les terrains varient fortement.

2. Emporter de l’eau en quantité suffisante, surtout dans les zones sèches.

3. Prévoir une protection solaire et un chapeau.

4. Prendre une veste légère pour les zones humides ou en altitude.

5. Respecter les traditions locales, notamment dans les zones sacrées.

6. Vérifier la météo avant chaque excursion.

7. Prévoir un véhicule 4×4 pour les parcelles 2 et 3.

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10. Pourquoi visiter le Parc National d’Andohahela ?

Andohahela est l’un des rares parcs au monde à offrir une transition écologique aussi spectaculaire sur une courte distance. Il combine :

• des forêts humides riches en biodiversité,

• des paysages de montagnes abruptes,

• des forêts sèches et arides dignes d’un désert tropical,

• une faune et une flore souvent endémiques,

• un patrimoine culturel vivant.

Loin des destinations touristiques les plus fréquentées, Andohahela offre une sensation d’exploration authentique et un contact direct avec une nature encore sauvage. Pour les voyageurs en quête d’une expérience originale, diversifiée et profondément liée à la géographie unique de Madagascar, Andohahela représente une destination incontournable.

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